Ce jeudi 28 mai 2009, Julien Coupat vient d’être libéré après avoir été arrêté le 11 novembre 2008 puis mis en examen le 15 novembre suivant et détenu préventivement depuis lors. Il a été privé de liberté plus de six mois et demi, son maintien en détention provisoire n’étant justifié par la présentation contre lui d’aucune charge avérée.

Julien Coupat reste mis en examen pour « destruction en réunion en relation avec une entreprise terroriste » et « direction d'une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » : ce n’est ainsi donc pas au bénéfice d’une requalification de l’accusation à son encontre que le parquet a accepté sa remise en liberté ; c’est grâce à un dossier à charge resté vide que l’autorité judiciaire a du mettre fin à sa détention.

L'accusation a néanmoins demandé qu'il soit contraint de résider en région parisienne chez ses parents, de remettre ses papiers d'identité et son passeport, de pointer régulièrement dans un commissariat à une fréquence à fixer par le juge, et qu'il ait interdiction de rencontrer les huit autres personnes mises en examen : après avoir employé le référé-détention, le parquet continue là encore d’utiliser chaque moyen à sa disposition contre Julien Coupat.

Le traitement de l’affaire des sabotages de caténaires qui s’est focalisé en un acharnement sur Julien Coupat est un échec policier, judiciaire et surtout politique. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s’était félicitée, dans un communiqué triomphaliste, de l'arrestation des membres de la communauté de Tarnac et de l’évolution rapide de l’affaire vers sa résolution. Le pouvoir politique a ensuite toujours refusé de se contredire. L’on peut aujourd’hui constater un fiasco de nature essentiellement politique.