Merci pour ta proposition de révolution de riche. En ce qui me concerne, je n'ai tout simplement pas les moyens de stocker de la bouffe, et si les gens comme moi, qui ont le plus intérêt à ce que ça change, ne peuvent pas faire ce que tu proposes, je vois arriver le moment où ce sont les petits bourges des quartiers pavillonnaire qui vont la faire ta révolution (dans la mesure où elle a la moindre chance de se produire).

Ben oui, en dehors de dire que tu n'as pas les moyens financiers, soyons clairs, de le faire, et je comprends ça très bien, je n'arrive pas à savoir toi, pauvre, si tu as les moyens intellectuels de t'opposer au pouvoir.
Je suis entièrement d'accord qu'il y a des riches ou fils de riches qui participent aux mouvements.
Et alors ton propos c'est quoi ? Demander la carte d'idendité des gens, bon, bref, je sais pas, je m'en fous, continues à ne rien proposer pusque des riches pourraient s'immiscer dans notre mouvement.
Je ne comprends pas dans quelle mesure "ma" révolution se ferait par des "petits bourges de quartiers pavillonaires".
D'autre part qu'est ce que tu proposes, concernant nos "chefs" dans notre révolution ? Une balle dans la gueule ?
Bon, on verra.

Je suis trimard, syndicaliste et engagé politiquement. Tout ce que je constate, c'est que en 2002/2004, le mouvement social allait de défaîtes en défaîtes (calamiteux mouvement sur les retraîtes, déroute du monde enseignant sur la réforme de l'éducation, encéphalo plat sur la décentralisation). Je constate que la tendance s'inverse doucement. La contestation monte de plus en plus fort, en particulier depuis la victoire de la gauche aux régionales qui a eut un effet immédiat : l'évacuation des régimes spéciaux hors de la réforme des retraites, en particulier ceux d'EDF ; puis de la victoire au referendum du 29 mai : le nombre de manifestants s'accroît, le nombre de jours de grêves aussi.

On en arrive au point où sans consignes de leurs appareils syndicaux ou politiques (ils n'en ont plus), les travailleurs ont par exemple pour 40%, envoyé le gouvernement sur les roses avec cette histoire d'abolition d'un jour travaillé/chômé : ils sont tranquilement resté chez eux avec leurs gosses.
La fabrique institutionnel du consentement trébuche sur la constitution européenne. Bref, je crois qu'on est dans une situation pré-révolutionnaire dans les consciences. Les gens n'en font plus qu'à leur tête et c'est très bien.

J'en déduis que le vote est aussi un élément du rapport de force. On ne peut pas négliger un secteur de la vie collective parceque une défaite électorale comme celle de 2002 est un très mauvais signale envoyé au peuple populaire.
La révolution, c'est du rapport de force concret. Ca ne se construit pas sur du sable, mais sur du concret, y compris à coups de bulletins de vote.

Je suis d'accord avec vos deux avis qui ne divergent (et ce n'est pas un sujet de partouze) pas sur le fond mais seulement dans la forme qu'elle vous semble devoir prendre. Responsable d'assos bénévole sur plusieurs secteurs de l'agglo rouennaise et érémiste, je confime qu'il y a bien une forme de prise de conscience populaire sur la nécessité de changer les choses.

Cependant, malgré les relais constants fait par les associations notamment, c'est le regroupement autour de ce noyau qui demeure encore fragile dans son intensité d'engagement, instable à cause d'objectifs souvent mal définis ou mal perçus, afin que les personnes mobilisées "momentannément" s'en saisissent et s'y investissent dès lors que chacun y aura trouvé de l'intérêt par rapport à son questionnement.

C'est en cours d'évolution mais il y des périodes d'involuton liées à un certain découragement, l'objectif apparaissant parfois trop éloigné des préoccupations immédiates(rapport assos/ individus très proches et terre à terre portant sur le très court terme) et ce qui leur semble faisable dans l'immédiateté au niveau local, leur apparait irréaliste, dès lors que cette notion s'élève au niveau politque sur le plan régional, national voir européen dans les discours politiques, faisant retomber l'ardeur dans une sensation de déjà entendu ne menant qu'au même résultat décevant.

Je pense que de nouvelles formes de compréhension populaire et donc de militantisme (formes, actions, durée) qui sont se font jour, pourrait bien en surprendre quelques-uns qui ne semblent pas pouvoir sortir d'une certaine routine politicarde à droite (surtout) mais aussi dans les rangs d'une certaine gauche bourgeoise. Il ne faut pas non pus sous-estimer l'impact des forums de discussions sur le NET qui se démocratise avec la facilité d'accès et son faible montant (équivalent à 6 paquets de cigarettes et je ne fume pas, alors) qui amène beaucoup de gens à venir y parler et s'enrichir intellectuellement. C'est déjà en cela une vraie révolution des consciences, lente mais inéluctable. Du solide pour bientôt... ARAMIS

Ouais, je constate aussi ce "décalage."

l'objectif apparaissant parfois trop éloigné des préoccupations immédiates(rapport assos/ individus très proches et terre à terre portant sur le très court terme) et ce qui leur semble faisable dans l'immédiateté au niveau local

On est un peu dans le consumérisme, y compris politique. C'est une autre victoire du capitalisme. C'est pour ça que je n'aime pas le téléthon et les restos du coeur.

Mais il ne faut pas préjuger de la capacité des gens à se saisir de l'intérêt général, de dépasser leur petite personne. D'ailleur, toute action associative qui repose sur l'intérêt personnel immédiat des bénévole ou des clients est vouée à l'échec. Ou alors ça devient comercial, comme les restos.